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Ahouaissalefée !
24 novembre 2008

Chronique n°2 - La vie c'est une banane trop mûre.

D'habitude j'écris des textes à faire pleurer un catcheur (dans la mesure où on les comprends, j'entends). Mais là, m'voyez, j'ai envie d'être comme dans la vie. Bavarde, désordonnée, drôle, intéressante, accessible... Hum. Alors, alors, quel est le principe de ce blog ? Trois filles qui savent plus ou moins faire quelque chose et qui empilent leurs productions sur une page Internet sous le prétexte pompeux d'un échange artistique. Je vous promets que le résultat sera sympathique.
Mon rôle (la vie est un grand théâtre, tralala tsoin tsoin, cf. mon blog personnel), c'est la rédaction de chroniques débiles sur la vie palpitante au sein du microcosme lycéen. Alors c'est part...ouze.

Novembre est un mois sympathique qui commence par la fin, jour des morts. C'est le moment de tester son autonomie cérébrale dans le froid mordant qui, pour une raison obscure, préfère le boulevard Victor Hugo à l'Esplanade Charles de Gaulle. Nous, cruches, on était là, frigorifiées, à pester contre la cafétéria exceptionnellement fermée. Cours fatigants, moyennes molles du bocal, épreuve de bac en sport mardi, professeur vexant, bancs occupés... "la vie c'est trop du caca mou", on se disait. Mais voila que le saint sauveur, j'ai nommé Raphaël, nous a arrachées à notre morne routine pour nous plonger dans un délicieux... plat de pâtes-bolognaises. On a marché vite, moi en tête pour les raisons qu'on connait, et on s'est réfugiées dans l'appartement tout chaud de notre hôte (tout chaud aussi). Je tiens à signaler au passage que ledit appartement est situé à trois minutes à pieds du lycée, qu'il est tout neuf, tout propre, et que le radiateur est intégré au miroir du salon (si ça c'est pas la classe, madame la maman-de-Cécile-qui-voudrait-bien-avoir-la-gentillesse-de-l'autoriser-à-passer-ses-prochains-repas-là-bas-avec-ses-merveilleux-amis). Nous étions cinq jeunes gens corrects, autour d'un thé fumant, à parler de psylos, de regroupements gothiques et de soirées morts-vivants, ou à débattre sur "Héra elle s'appelle Déméter ou Junon ?", quand l'idée d'une fête de Nouvel An a effleuré nos bouillonnants cerveaux. Chaque occasion propice à la débauche et aux comportements primaires est accueillie avec ferveur, isn't it. On est des vrais petits rebelles en pâte fimo, nous.

Repas bien calé dans l'estomac, chacun reprend le chemin de son établissement respectif. Les filles et moi nous rendons à un rendez-vous très spécial avec Monsieur G. (ne pas prendre en compte les 21 autres énergumènes que l'on appelle classe qui étaient présents dans la salle). Il faut dire qu'en ce moment nous faisons de notre mieux pour exploiter au maximum le thème du cours : le langage. Ces deux heures furent donc employées à rédiger une liste définitive des invités, calculer le budget alcool/nourriture et faire circuler le tout dans les rangs des intéressés. Il est intéressant de remarquer l'enthousiasme à toute épreuve qui anime les adolescents lorsqu'il s'agit d'organiser un rassemblement quelconque d'individus de leur âge. Une façon de se rassurer en affirmant que l'on appartient à un certain groupe.

Voila une journée somme toute bien amorcée pour un mois de novembre. 16h, fin des cours. Je persuade Lady Vine de rester se promener en ville avec moi, parce que "pasenviederentrerchezmoi". On décide de s'acheter un goûter à Monoprix : Quatre mousses au chocolat blanc (une pour elle, trois pour moi), et un paquet de Princes à la vanille. Je vous avais prévenu, notre vie est passionnante. Direction la Fnac pour profiter du chauffage et de la moquette (et des bouquins, accessoirement). A 17h36 précisément, nous avons quitté ce temple de la culture-trop-chère pour marcher tranquillement en direction de la gare. C'est alors que nous avons croisé un SDF, rue Régale. Le genre d'homme qui accroche immédiatement le regard, tellement le sien est fatigué. Il lisait un petit livre à couverture rouge et noire, il avait froid. Alors ça a été le dilemme. On lui donne nos derniers gâteaux ou pas ? De toute façon on n'avait plus d'argent. On a ralenti le pas, on s'est regardées dans les yeux. "Tu y vas ou j'y vais ?", "Vas-y toi", "J'ai peur des gens". C'est trop bête. On est passées devant cet homme, indifférentes, honteuses, tout ça parce qu'on n'a pas osé. Et ce fait résume, à mon sens, notre journée. On passe, on pense. Mais on ne s'arrête jamais. C'est dramatique, d'être un jeune.

"L'altruisme n'existe pas en ce bas monde. Aucun gouvernement n'est altruiste, aucun. Personne n'est altruiste, personne. L'altruisme c'est quoi ? C'est un mot que l'on ne trouve que dans les livres pour enfants." Mme Sanchez, ma prof d'Espagnol.

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Commentaires
L
rooooh eh bé alors là j'adore (j'adore aussi tes textes sur ton blog à toi, mais là ça change c'est bien aussi!). Très bon résumé de la journée ^^ Espérons que Mr G tombe pas sur ce qu'on fait pendant ses cours lol. En tout cas la bouffe chez raph on se la refait demain, j'ai hâte 8D et demain on doit aussi lui donner les gâteaux au monsieur sdf. Oui parce qu'aujourd'hui on a merdé! :/ <br /> Vlà. A demain alors =)<br /> bisous !
Ahouaissalefée !
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